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samedi 7 février 2015

Recoupe des gardes.

Quand les gardes sont posées, il faut remettre la partie dite "garde volante" à la bonne taille du livre.
Pour se faire, on pose une règle entre le bloc livre et le garde, puis un zinc entre le plat du livre et la garde à recouper.
On ajuste et on coupe.

jeudi 5 février 2015

Le style des reliures. On révise un peu les bases de l'histoire de la reliure.

Qu'est que le style en reliure?

Les époques en reliure sont facilement reconnaissables pour qui connaît un peu l'histoire du métier.

Mon propos n'est pas de détailler chaque style ici, mais de vous donner des repères simples qui font que lorsque vous voyez une reliure vous pouvez vous dire qu'elle a été fait à telle époque ou que le relieur a travaillé à l'identique.

On ne peut pas dater précisément les reliures d'après un simple coup d'œil.
Plusieurs éléments sont nécessaires à l'observation: un auteur, une date, un titre, une provenance, autant d'élément simples qui donnent tout de suite le siècle.
La connaissance de la littérature et de l'histoire en général, une bonne culture générale sont absolument nécessaires.
Le papier, sa nature, ses défauts, les filigranes sont d'autres éléments de détermination qui croisés avec les premiers, vous rapprochent de la date de naissance du livre observé.
La typographie, le style, la méthode d'impression des gravures en sont encore d'autres.

Penser que c'est un Art mondial: Je me fixe sur la reliure française, berceau du livre le plus abouti au 16ème tant par sa technicité que par son style.

Enfin l'évolution de la technique a façonné l'extérieur.
La couture sur nerfs apparents produits au moment de la couvrure des petits bourrelets qu'au 19ème dans un soucis d'imitation les relieurs reproduiront en ajoutant des faux nerfs sur
une partie non collée au dos du livre mais collée au cuir.
C'est la pose de la carte faux dos, pour vous repérer.


La reliure que je pratique est dite traditionnelle, de façon courante comme cela a pu l'être au milieu du 20ème. Elle est un peu ce que la 4L est à ...  la Twingo.



La demi reliure à coins et à nerfs.

Qui sait faire un dos à nerfs, sait faire un dos long, plus moderne. Les opérations sont les mêmes avant et après la pose de cette carte faux dos.

Cette reliure couteuse, trop longue, qui n'est plus adaptée à notre époque et à ces matériaux peu solides, est un vestige.
Ce qui la remplace, ce sont les reliures souples, les structures papiers, les boites de protection, la reliure, création d'artistes.

La reliure telle qu'elle est connue aujourd'hui est industrielle, et est adaptée à la production de livres d'Art 20ème, 21ème, qui pourraient être les équivalents des livres du 16ème.
Les réparations et les travaux de reliure des ateliers industriels sont adaptées à la production de ces livres très consultés en bibliothèques.

Ce que je vous propose comme démonstrations de reliure fait vraiment parti du passé.
On peut trouver que c'est dommage en effet de voir se perdre ce savoir, loin très loin des préoccupations des institutions.
Pour ne pas dire marginal.

Et on peut, pour finir, se demander pourquoi je fais perdurer ce savoir.

La restauration s'inspire directement de ces savoirs. Il faut avoir bien en tête les styles, toutes ces connaissances déterminées plus hauts pour ne pas faire d'erreurs de restauration.
Pratiquer est essentiel, parce que l'habilité, la minutie, la mesure vient avec cette pratique

Que se passe-t-il dans les bibliothèques et les institutions?
La priorité est donnée aux numérisations parce que les couts pour traiter tous les documents 19ème et 20ème produits sur des papiers très acides sont énormes, au moins aussi énormes que la quantité de documents qui s'effritent et qui ne sont plus ni consultables, ni manipulables.

Mon atelier ne se situe pas dans cette dimension. Il est absolument indispensable que le public prenne conscience de ces différentes dimensions:
L'acidité et la fragilité des papiers avec la non possibilité de faire toutes ces étapes que je décris.
Les couts de fabrication trop élevés de mon travail.

Pourtant, ce savoir est une richesse que je me dois de conserver.